Tom à la ferme




Une pièce douloureusement indispensable.

 

J’ai vu ce dimanche, juste une semaine après le suicide du jeune Lucas, 13 ans, en réponse au harcèlement dont il était victime pour son homosexualité, la pièce, Tom à la ferme, qui résonne encore fort, et dont la présence sur la scène Parisienne est essentielle.

 

L’histoire est celle de Tom, qui à la suite du décès brutal de celui qu’il aimait, Guillaume, se retrouve à aller dans la ferme de ce dernier où il y rencontre sa famille et découvre bien des non-dits.

L’histoire se passe en milieu rural, là ou encore plus qu’ailleurs, l’homophobie prends sa source dans le qu’en dira-t-on, dans ces petits villages où tout le monde sait tout sur tout le monde …

L’histoire est celle de Francis qui a fait des choses horribles pour éviter les ragots sur le compte de son frère Guillaume et qui se retrouve à exercer toute son emprise sur Tom.

L’histoire est celle d’une mère, qui vient de perdre son fils et se rend compte qu’elle ne le connaissait pas.

 

Le texte de Michel Marc Bouchard est parfois à la limite de l’insupportable, mais toujours dans l’émotion, nous faisant parfois monter les larmes aux yeux.

 

On aime tellement Tom, sa fragilité, son coté rêveur et son amour inconditionnelle et aveugle qu’il portait à Guillaume.

On s’attache à Agathe, la mère, dont on partage la souffrance.

Et Francis…son côté brutal ne cache-t-il pas aussi une blessure ?

 

Le talent des comédiens serre à ravir cette pièce. Ils sont tous habités par les personnages qu’ils incarnent tout en puissance et émotion à fleur de peau.

 

Une mise en scène sobre et efficace, qui mets en valeur la qualité de l’écriture du texte tout en nous laissant à posteriori de belles images en tête (et ça c’est un tout de force).

 

Ce spectacle met aussi en lumière la perte de l’être cher et la difficulté de faire son deuil quand on n’est pas reconnu à sa juste place.

 

Vous l’aurez compris il s’agit d’une pièce bouleversante dont on ne sort pas indemne.

 

 

 Vu à la manufacture des Abbesses le 15 janvier 2023.