Vous n'aurez pas ma haine



"Vous n’aurez pas ma haine" : une parole intime, un cri d’humanité porté par un comédien d’exception

Pas un seul souffle dans la salle, tout le public est suspendu aux mots que nous livre Mikael.

Seules les larmes qui coulent sur les visages des spectateurs troublent parfois ce silence.

Car il est des spectacles qu’on n’oublie pas — parce qu’ils touchent juste, parce qu’ils nous confrontent au réel avec pudeur et force. Vous n’aurez pas ma haine fait partie de ceux-là.

Adapté du témoignage bouleversant d’Antoine Leiris, ce seul-en-scène donne voix à l’indicible : la perte, le chaos… et malgré tout, la dignité.

Car le premier mot qui me vient pour qualifier cette interprétation, c’est dignité.

Sur scène, un comédien que je suis depuis plusieurs années, que j’ai vu explorer des registres très différents, nous transmet ici, avec une précision d’orfèvre et une retenue bouleversante, le combat intérieur d’un homme qui refuse de céder à la haine.

Pas d’emphase, pas de pathos. Tout passe par le regard, le souffle, les silences.

Chaque mot compte. Tous les mots, puisqu’il s’agit d’une version intégrale.

Ce spectacle n’est pas là pour consoler, ni pour divertir.

Il est là pour rappeler que l’art peut accompagner la résilience.

Il est là comme un devoir de mémoire — car nous, pour la plupart, sommes passés à autre chose, mais pour eux, rien n’est comme avant.

On sort de la salle en silence, le cœur serré, avec le besoin de quelques instants pour se rassembler.

Merci à Mikael pour ce moment de vérité.

Et pour ce courage discret qui, spectacle après spectacle, fait grandir le théâtre.

 

Agnès Guéry pour Passion Théâtre