
Vincent Marbeau - Mise en scène
Elsa de Belilovsky et Vincent Marbeau - Interprétation
Un sac à dos trop lourd
Quand être soi devient un acte de courage.
Il a dix ans, il s’appelle Louis et il aime Mon petit poney.
Il aime les couleurs, les paillettes, les créatures douces et héroïques. Mais dans la cour de récréation, cela suffit à faire de lui une cible.
Rose, coloré, joyeux. Un objet anodin, presque ridicule, jusqu’au moment où il devient le prétexte à la haine. À dix ans, Louis n’a encore rien demandé à personne. Il aime Mon Petit Poney.
Ça pourrait être mignon. Ce sera un cauchemar.
Insultes, coups, isolement — et au lieu de s’attaquer au problème, la direction de l’école pointe... le sac.
Changer de sac ou changer de regard ?
C’est à cette question déchirante que sont confrontés ses parents. Faut-il céder aux normes pour protéger son enfant ou lutter contre elles au risque de l’exposer davantage ? Deux visions, deux colères, deux amours d’un même fils.
Inspirée d’un fait réel, la pièce nous place au cœur d’un dilemme brûlant : celui de l’identité, du genre, du conformisme, de la violence ordinaire — mais surtout, du courage d’aimer.
Adaptée au cinéma en 2024, jouée dans une vingtaine de pays, elle arrive pour la première fois sur une scène française, et nul doute qu’elle y trouvera une résonance particulière.
Une œuvre nécessaire, urgente, universelle.
Un théâtre qui bouleverse et répare, porté par deux comédiens dont on sent battre le cœur à chaque mot.
Car ici, le problème, ce n’est pas tant l’homophobie ordinaire, l’intolérance crasse ou les moqueries d’élèves mal élevés — c’est la gestion du conflit par les adultes. Un directeur qui préfère étouffer. Un père et une mère divisée et Louis, qui ne dit rien. Louis, qu’on ne voit pas et dont l’absence scénique devient un cri. Il est là, partout, dans les silences, dans les tensions, dans ce débat brûlant entre deux parents qui ne savent plus comment faire juste.
La pièce en forme de huis clos familial, où l’enfant devient l’enjeu d’un affrontement idéologique.
Peu de décor et cette sobriété renforce la tension dramatique. Les deux comédiens sont d’une justesse remarquable, chacun incarnant avec nuance ses contradictions.
En une heure dix, la pièce interroge l’école, la famille, la virilité, la norme, le genre, la honte, la fierté, la peur. Et le courage, surtout. Ce courage d’être soi, que l’on attend d’un enfant alors qu’on peine à l’avoir soi-même.
Le petit poney est une claque douce et nécessaire. Une pièce de laquelle on ne sort pas indemne.
Coup de cœur Passion Théâtre

