Auteur(s) : Cliff Paillé, David Haziot
Artiste(s) : Alexandre Cattez, William Mesguich
Metteur en scène : Cliff Paillé, Noémie Alzie
Quand on a Cliff Paillé à l’écriture (Un soir chez Renoir, Chaplin 1939), William Mesguich à l’interprétation (Richard III, Artaud Passion, Les Forêts de Sibérie…), Van Gogh (l’un de mes peintres préférés) comme sujet et que cela se joue au Théâtre des Gémeaux – dont l’excellence de la programmation n’est plus à prouver – cela fait déjà quatre bonnes raisons d’aller découvrir Gauguin Van Gogh.
Nous sommes plongés en 1888, à Arles, dans la fameuse maison jaune que Van Gogh rêvait de transformer en maison d’artistes. Gauguin arrive… Commence alors une colocation aussi intense que fragile, dans un huis clos incandescent.
Pendant huit semaines, Paul Gauguin et Vincent Van Gogh ont partagé la maison d’Arles, dans un quotidien à fleur de peau, fait d’élans créateurs, de désaccords profonds et d’intuitions fulgurantes.
Deux hommes entiers, portés par une même passion pour la peinture, mais séparés par leurs tempéraments : l’un plus théoricien et calculateur, l’autre habité, viscéral.
On glisse dans l’intimité de ces deux géants, comme tendu sur une corde, où les dialogues tracent le fil de cette rencontre artistique et humaine – aussi féconde que destructrice.
William Mesguich, toujours juste, incarne un Van Gogh bouleversant, face à un Gauguin tout en contrôle et ambivalence. La mise en scène se distingue par sa simplicité rigoureuse et sa délicatesse. Un duo d’acteurs exceptionnels, un texte ciselé, une scénographie sobre et précise : Gauguin Van Gogh est une réussite totale.
Aujourd’hui, je n’ai pas vu William, je n’ai vu que Vincent, j’ai ressenti son mal-être, cette difficulté de vivre et sa solitude.
Je ne pensais pas pouvoir partager une heure de vie avec Vincent Van Gogh mais le théâtre peut tout.
Un spectacle rare, qui saisit avec finesse ce moment de bascule où l’amitié se heurte à l'artistique.
À la fois sensible, tendu, lumineux et déchirant, Gauguin Van Gogh est un petit chef-d’œuvre d’équilibre — entre le verbe et la peinture, la passion et la solitude.
Personnellement fan de Van Gogh, je vais à présent me pencher sur l'oeuvre de Gauguin, notamment durant cette période à Arles, le théâtre est une porte ouverte sur toute la culture.
Un énorme coup de coeur Passion Théâtre
Agnès Guéry
