Demain tout le monde aura oublié



Auteur(s) : Alexandra Bialy

Artiste(s) : Benjamin Alazraki, Fabienne Tendille, Antoine Bordes, Dorothée Moreau, Léo Grêlé, Alexandra Bialy

Metteur en scène : Alexandra Bialy


Les dames de Whitechapel

Londres, 1888. Le brouillard colle aux pavés de Whitechapel. Une femme est assassinée. La première d’une sinistre série. Tandis que la presse s’emballe et que Scotland Yard temporise, une rumeur se propage : le meurtrier signe ses lettres d’un nom glaçant — Jack.

Mais ce que cette pièce choisit de raconter, c’est une autre histoire. De celles qu’on oublie. Dans une maison close du quartier, un groupe de femmes – prostituées, tenancières, voisines – décide de ne plus attendre. L’enquête, cette fois, partira du trottoir, des arrière-cours, de celles qui savent que le prochain coup de couteau pourrait être pour elles. Et si, pour une fois, les héroïnes n’étaient pas les reines mais les survivantes ?

Avec une écriture vive, une mise en scène rythmée et un ton délicieusement mordant, cette comédie à l’anglaise joue des codes du polar historique pour mieux les détourner. L’atmosphère est là : corsets, chandelles, rideaux tirés et brouillard londonien. Mais c’est par l’humour, la solidarité et la parole libérée que le suspense s’installe. Le texte ne cherche pas à réécrire l’Histoire, mais à la faire résonner autrement, par un changement de focale.

La distribution mixte fonctionne avec fluidité : chacun et chacune apporte sa nuance à cette fresque de l’époque victorienne.  Les dialogues, finement ciselés, mêlent second degré, ironie sociale et répliques bien senties.

On se laisse volontiers embarquer dans cette enquête pleine de rebondissements, menée tambour battant par un chœur de personnages hauts en couleur. Plus que la traque d’un tueur, c’est une traversée d’un monde d’inégalités, d’injustices, mais aussi d’intelligence collective et de débrouille, où l’humour devient une forme de résistance.

Un spectacle qui offre un moment de théâtre enlevée, fluide, et résolument tournée vers les voix qu’on n’attendait pas. Celles de l’ombre. Celles de la rue. Celles qui, cette fois, ne seront pas les victimes de l’Histoire.

 

Allez partager un moment avec cette troupe de comédien(ne)s tous talentueux dans une histoire qui ne manque pas d'originalité.

Une pièce où chaque détail est soigneusement orchestré, du jeu des acteurs à la scénographie, créant une atmosphère envoûtante.