Spectacle musical de Sophie Jolis
Mis en scène par Aurélien Houver
Avec :Julia Salaün, Sophie Jolis, Laetitia Ayrès ou Charlotte Hervieux, Guillaume Nocture
Piano et composition :
Guillaume Ménard.
« La faiseuse d’anges » raconte l’histoire vraie de Marie-Louise Giraud qui pratiquait des avortements clandestins pendant la guerre.
Il faudra attendre la loi Veil promulguée en 1975 pour que l’avortement soit dépénalisé sous condition.
Le 8 mars 2024, le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) a été officiellement inscrit dans la Constitution. Parmi les femmes citées par le Président de la République Française, se trouvait Marie-Louise Giraud.
Si vous ne voulez pas connaître l’histoire de Marie-Louise avant de voir la pièce, arrêtez-là votre lecture.
Nous sommes à Cherbourg en 1942. Pendant la guerre, donc, en France occupée.
Marie-Louise Giraud, née Lempérière, est une femme ordinaire, mariée et mère de deux enfants. Jusqu’au jour où elle aide une voisine à avorter. C’est illégal. Le régime de Vichy, menant une politique nataliste, vient de promulguer une loi faisant de l’avortement un crime contre la sûreté de l’Etat, et le punissant de la peine capitale.
L’aide de Marie-Louise est d’abord bénévole, puis devient contre rémunération. Les demandes d’avortement ne sont pas rares, dans cette France victime de privations économiques, et surtout alimentaires, imposées par la guerre, et subissant la séparation de nombreux couples (soldats et prisonniers en Allemagne).
Une lettre anonyme dénonce Marie-Louise. Elle sera arrêtée et jugée comme « Assassin de la patrie ». Lors de son procès, elle sera présentée comme immorale, et condamnée à mort. Pétain lui refusera la grâce présidentielle, invoquant « la défense de la famille ». Elle sera guillotinée le 30 juillet 1943 dans la cour de la prison de la Roquette à Paris. Elle est la seule femme exécutée par le régime de Vichy pour ce motif. Un « faiseur d’anges », Désiré Pioge, sera guillotiné la même année.